FIN D'SEMAINE

Un peu pareil tous les matins
Le réveil sonne c'est déjà l'heure
De s'préparer pour le turbin
Pas l'temps d'manger d'croissants au beurre
Une douche vite fait faut être prêt
Pas réveillé, il faut y aller
C'est pas possible, c'est fait exprès
Y'a des bouchons pour pas changer

On va bosser pendant cinq jours
Mais on attend les fins d'semaine
Oui c'est comme ça depuis toujours
Même que ça dure deux jours à peine

Sourire aux lèvres ou tête dans l'cul
Tête en relief ou bien coiffée
Il y a toujours les convaincus
De l'homme d'affaire à l'ouvrier
On se fixe le même objectif
Vive le repos après l'boulot
C'est l'universel collectif
Tout le monde boit au même goulot

Y'a la pointeuse pour les horaires
Et pour compenser les retards
On t'prend du fric sur ton salaire
T'es pas content, ben tu repars
Mais comme il faut que l'on cotise
Pour le compteur de la retraite
Quand ça découle , la seule hantise
C'est que ton plan d'carrière s'arrête

Profiter des congés payés
Et du repos hebdomadaire
Toi aussi tu peux essayer
Suffit de prendre l'embarcadère
Si travailler donne la santé
Avec toi y a rien à faire
Le truc qui t'a toujours hanté
C'est de n'pas pouvoir changer d'air

Si au travail tu perds courage
Pense à c'que tu feras c'week-end
Il est trop court, ça fout la rage
Mais c'est comme ça tous les week-end
On vas bosser pendant cinq jours
Mais on attend les fins d'semaine
Oui c'est comme ça depuis toujours
En plus ça dur deux jours à peine

DOUCE FOLIE

Tout bousculé tel un caméléon,
Les yeux ouverts embrumés de soupirs.
Le rictus qui s’empreinte sur le visage.
Beau comme un ange ou bien un apollon,
Qui nous souffle dans la vie le plaisir.
Une folie douce revêt son maquillage.

Là au coin d’une rue ou celui d’un bar,
dans la cour des grands à l’heure d’la récré,
Il y a des fourmis qui tombent leur sac,
Des yeux globuleux qui veilleront tard.
Taquineuse envie tenue au secret,
D’une blanche colombe qui suce un tic-tac.

Y’a des escargots vifs comme l’éclair,
Qui volent un solex puis filent à l’anglaise.
L’appel d’un baiser à lèvre déployée,
Qui cligne des yeux pour que se soit claire !
Une petite rougeur rev’nue d’un malaise,
demande à partir en congé payé.

Deux beaux limaçons au coin d’l’escalier,
Un vieux tube néon leurs fait les yeux doux.
Dans la transparence d’ailles de papillon,
Un éclat de sueur sur le tablier,
Révèle le secret pour qui fait joujou
au bras du métro station Mabillon.

Des yeux en éponge boivent le quotidien,
rêvant d’aventure et de jeu malin.
Le reflet d’la lune en étoile de mer,
Tisse son réseau sur le méridien.
Pendant que soleil se vide une Janlhain,
Pour philosopher comme ce veil Homère.

Le cul des bouteilles frottent le fond des caisses.
Une brosse à dent s’entiche d’un savon.
Tien l’accordéon a le souffle coupé.
Il apprend qu’une frite aimait sa négresse,
Et qu’une tête de lard trouvait ça cochon.
Voici la folie dans un tir groupé.

Une excitation qui vibre et respire.
Qui tourne et détourne de tous les repères.
Prête à foutre en l’air toute interdiction.
Pour qui la défit, il risque le pire.
Eviter la lutte si ça exagère,
C’est ni plus ni moins de l’exaltation.

LE BON TEMPS DES BALLOCHES

Le bon temps des balloches
Pleure sur l’été indien
L’hier qui s’effiloche
Me fait un mal de chien
Un sourire sous du blush
Puis un baiser volé
Je me sens un peu cloche
Pris au jeu et piégé


J’ai posé mes valoches
Sur le plancher d’une dame
Qui habite avenue Foch
Un coin chic de Paname
Pour écrire la partoche
Comme un bon musicien
La gamme n’est pas fastoche
Toujours le même refrain

J’ai le cœur en grippe
Qui me troue les poches
Mon amour s’agrippe
Au fond d’un vide poche


Ca me fout les pétoches
Ces mélodies  bonheur
Figées sur la péloche
En des accords mineurs
 Mon espoir  se raccroche
Sur le pli de sa jupe
Qui se plisse de reproches
Au bout de dix minutes


Ces je t’aime qui ricochent
Pour se finir en larmes
J’en ai plein la caboche
Je dépose les armes
C’est un rêve qui s’écorche
Au mur des évidences
On n’était pas si proches
C’est la fin d’une romance

J’ai le cœur en grippe
Qui me troue les poches
Mon amour se grippe
Au fond d’un vide poche
       
J’en fais pas un cinoche
J’aurai peut être un ticket
Avec une tête de pioche
Qui me ressemblerait
Avant d’faire une encoche
De graver sur la pierre
De  sculpter sur la roche
Faudra que tout soit clair

J’suis une sorte  de Gavroche
J'suis pas le Saint Esprit
Je s'rais toujours un mioche
Au regard attendri
Caché dans me sacoches
Mon tout première amour
Depuis l' temps des balloches
J'en ai fait des détours

J’ai le cœur en grippe
Qui me troue les poches
Mon amour se grippe
Au fond d’un vide poche



LE COLLIER

Paraît qu’il n’est jamais trop tard
Mais que des fois c’est trop tôt
Quel manque de pot
Que tout arrive à point nommé
Mais que des fois ça n’arrive pas
Toujours  comme ça
Qu’après la pluie vient le beau temps
Que les soucis n’ont pas d’saison
Comme horizon
J’enfile mes perles d’écolier
Telles des souv’nirs à mon collier

Paraît qu’il faut garder l’espoir
Mais qu’espérer ça suffit pas
Selon les choix
On récolte ce que l’on sème
Faut-il encore savoir aimer
Sans rien d’mander
Mais la passion perd la raison
Dès que commence le compte à r’bours
S’égrène l’Amour
A chaque marche de l’escalier
Je pose une perle de mon collier

On refera jamais hier
Et demain nous est inconnu
On reste à nu
Paraît qu’mourir c’est pas la fin
Qu’les petites morts façonnent nos vies
Au pied d’nos lits
Si l‘expérience nous rend plus fort
On ne le doit jamais qu’à soi
Chacun sa loi
Dans une fissure de l’escalier
J’ai  perdu l’fil de mon collier

Paraît qu’faut vivre l’instant présent
Que loin des yeux et loin du cœur
C’est le bonheur
Et on nous dit qu’avec des si
On mettrait Paris en bouteille
Ah quelle merveille !
Et si avant n’existait pas
Après n’aurait jamais d’retard
Y’a pas d’lézard
Le temps qui coule au sablier
S’est échappé de mon collier